Le bois du truc du Rou à Castries

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Livre d'histoire

Au moyen-âge, en languedocien, l'accent tonal n'est pas sur la dernière syllabe (comme en français) mais sur l'avant-dernière, ainsi lorsque l'on prononce le nom de ce village, on entend Castr(e)

Les habitants avaient pris l'habitude d'accentuer la dernière syllabe pour éviter la confusion avec la ville de Castres et appuyaient donc bien sur le "ie" lorsqu'ils nommaient leur village

Le Mas de Roux était un village médiéval intègrant la voie Domitienne et contrôlant ainsi le trafic au point stratégique que constitue le franchissement du cours d'eau entre Nîmes et Montpellier

D'une surface d'environ 6.000 m2, il était cerné de profonds fossés qui assuraient sa défense et aidaient à son drainage, ses maisons étaient en pierres et aux toits de chaume, certaines étaient dotées d'un étage

En 1150, le site est mentionné en tant que « manse de Ro »

Une manse, au Moyen Âge, était une habitation rurale avec jardin et champs, constituant une unité d'exploitation agricole, terme devenu, en Languedoc-Roussillon et en Provence, un "mas", et dans le sud-ouest c'est une bastide !

Concernant le mot "Truc" (mot d'origine occitane), ce n’est pas étymologiquement un "machin" mais une petite butte, un monticule, une hauteur aride et isolée, ce qui n'est pas toujours une explication convaincante, surtout dans notre cas où le site est plat !

Dans beaucoup de régions, un "truc" est un choc, comme par exemple en catalan où le verbe trucar signifie «sonner, donner un coup, heurter», dans le sud-ouest le truc est «le bruit que font les écus en les comptant» et payer comptant se disait «lpaga truquet»

Dans les régions d’élevage, «trucar» se dit en général des bêtes à corne «frapper de la tête, de la corne», et c'est l'explication qui semble la plus probable et c'est celle que nous retiendrons

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Le château de Castries

Castries est surtout connu (et bien au delà de nos frontières régionales et même nationales !) pour son château 

Mais c'est également une commune où les forêts méditerranéennes et la garrigue sont très présentes

Notre balade nous emmène parmi les chênes verts, les buis, les genévriers,...

Notre balade démarre depuis le parking vers l'ancienne gare de Castries, accessible par le rond-point de l'entrée du village, en prenant la nouvelle déviation en direction de Sommières et la 3ème sortie au rond-point suivant (la M26)

En sortant du parking, nous prenons à gauche l'avenue de la Gare, qui est à une centaine de mètres (en fonction de là où nous avons stationné notre véhicule dans ce long parking)

260 mètres plus loin, nous croisons une rue, nous prenons à droite, c'est la rue des Candinières

140 mètres plus loin, alors que nous sommes en contrebas du château, nous quittons la rue (qui vire sur la droite) et nous prenons tout droit l'allée piétonne
Au bout de 320 mètres, alors que nous longeons le mur du parc du château, nous croisons un autre chemin bitumé, nous le prenons par la gauche

120 mètres plus loin, alors que nous avons continué à longer le mur et que nous arrivons dans l'angle du parc du château, nous restons tout droit sur notre route

Nous ne prenons donc pas la petite route à notre gauche

Au bout de 420 mètres, nous croisons une autre petite route bitumée, nous la prenons par la droite (nous sommes à l'extrémité d'une longue haie de pyracanthas) 

680 mètres plus loin, nous nous retrouvons face à un bassin de rétention d'eau clôturé et fermé par un portail, nous le contournons par la gauche et prenons le chemin herbeux qui longe une vigne

Au bout de 120 mètres, nous passons sous un pont qui enjambe la nouvelle déviation de Castries et nous retrouvons notre chemin bitumé, que nous suivons par la gauche

130 mètres plus loin, nous croisons un chemin carrossable, nous le prenons par la droite 

440 mètres plus loin, nous croisons un autre chemin carrossable, nous restons tout droit et nous le suivons fidèlement en ignorant les chemins qui sont à droite ou à gauche

Notre cheminement serpente dans un très agréable sous-bois
Au bout de 1.040 mètres, alors que nous voyons (et entendons !) l'autoroute A9 toute proche, nous entrons dans le parc du domaine du Mas de Rou (dérivé de Roi ?), une ancienne propriété de la famille du baron de Castries

Nous la traversons pour prendre le sentier herbeux devant nous balisé "GR" (un trait rouge surmonté d'un trait blanc), nous avons parcouru 250 mètres

Nous remarquons également la présence de coquillages peints en jaune

En fait nous sommes sur le GR653 allant à Compostelle par Arles et qui fait environ 950 kilomètres jusqu’à Puente la Reina

Pourquoi une coquille jaune ? 

Au début des pèlerinages de Saint-Jacques de Compostelle, les marcheurs ramassaient des coquilles qu’ils trouvaient sur les plages de Galice et les portaient fièrement à leur retour comme preuve de leur périple et comme souvenir

Par ailleurs, et là cela remonte à l’Antiquité, des vertus protectrices contre la sorcellerie, les mauvais sorts et ou encore les maladies lui étaient attribuées

Pour ces raisons symboliques, la coquille s’est imposée comme attribut de l’apôtre Saint-Jacques, dont elle a pris le nom, et les pèlerins l’accrochaient à leur sac, leur chapeau, leur cape ou encore leur bourdon, elle leur permettait de se distinguer des autres voyageurs, de boire dans les fontaines et demander l’aumône aux habitants

Elle est aussi symbole de chance, de purification spirituelle et de résurrection d'où les cuves de fonts baptismaux en forme de coquille

Et elle est jaune (en général sur fond bleu) pour être facilement visible, tout simplement !

Pour plus de renseignement sur les chemins de Compostelle, il faut parcourir ce site très intéressant : https://www.via-compostela.com

Au bout de 680 mètres, après avoir scrupuleusement suivi les traits rouge et blanc et coquilles jaunes, nous quittons le balisage pour prendre le chemin le plus à droite (là où il y a un vieux panneau "battue de sangliers" accroché dans un arbre)

Au bout de 50 mètres nous restons tout droit, nous ne prenons pas le chemin de gauche

idem 90 mètres plus loin, où là nous ne prenons pas le chemin de droite

Il y a des passages assez pierreux, heureusement que nous sommes bien chaussés !

Les lichens dans les arbres qui nous entourent font un paysage totalement fantasmagorique !

180 mètres plus loin, nous arrivons à une nouvelle fourche, nous prenons le chemin de droite

Idem 40 mètres plus loin, où là nous prenons celui de gauche

Attention là aussi aux quelques passages pierreux

120 mètres plus loin, nous croisons un autre chemin, nous le traversons et continuons tout droit

Attention là également aux passages pierreux, surtout s'il a plu peu avant, les rendant de surcroît glissantes
Nous arrivons dans les propriétés (champs, prés, puis bâtiments) de la manade Pujol, que nous traversons en saluant les vaches Aubrac, race rustique au pelage ocre avec des grandes cornes relevées et des yeux qui paraissent maquillés de khôl

780 mètres plus loin, après être passé devant un très joli calvaire surmonté d'une croix du Languedoc, nous arrivons en vue de la nouvelle déviation de Castries

Nous la traversons en faisant très attention à la circulation

Cet endroit est vraiment dangereux, un aménagement serait le bienvenu, nous y avons à plusieurs reprises rencontré d'autres promeneurs qui, eux aussi, nous dit que ce chemin était très fréquenté, y compris par les cyclistes

La vitesse est limitée à 80 km/h sur cette route, mais nous doutons fortement qu'elle soit respectée, la traverser est périlleux

Il y aurait possibilité d'éviter cette traversée en reprenant le passage (emprunté en début de balade) qui permet de passer dessous, mais cela fait un détour de (la bagatelle de) plusieurs kilomètres

Nous prenons la petite route en face qui nous offre une très belle vue hivernale (nous sommes mi-janvier) sur le château qui se rapproche

Au bout de 650 mètres, après avoir traversé la rue de la Gare (longée en début de balade), nous arrivons sur le parking vers l'ancienne gare de Castries où est notre véhicule, stationné à environ une centaine de mètres

Juste avant de traverser la rue, nous remarquons au sol des vestiges de rails 

Il s'agissait de l'ancienne ligne de chemin de fer de Les Mazes-le-Crès, partiellement ouverte en 1872 et terminée 10 ans plus tard, elle permettait de relier Alès à Montpellier, autant pour les voyageurs que pour les marchandises, et en particulier le charbon extrait des mines alésiennes

Elle desservait également les villes de Quissac et Sommières

Il est intéressant de noter que la gare côté gardois n'était pas à Alès mais au Mas-des-Gardies (où elle croisait la ligne Clermont-Ferrand / Nîmes) et côté héraultais elle ne se trouvait pas à Montpellier mais au lieu-dit Les Mazes-le-Crès (où elle croisait la ligne Paris-Lyon-Méditerranée/Montpellier)

Elle a été fermée autant pour les voyageurs que pour les marchandises le 18 janvier 1970

En conclusion

Une très agréable balade familiale variée d'environ 6.70 kilomètres très sympa car elle comporte des parties de sous-bois très ombragées, des très belles vues sur Castries et son château, elle est très calme (sauf quand on est à proximité de l'autoroute) et surtout, elle est à deux tous petits pas de Montpellier et très facilement accessible par la bretelle de sortie "Vendargues" de l'autoroute A709 !

Deux bémols toutefois : quelques passages pierreux et surtout la traversée de la déviation au retour, où il n'y a aucun aménagement et les véhicules circulent à grande vitesse sur cette longue ligne droite à priori assez traversée par des piétons

Attention : cette balade que nous vous proposons est le résultat de nos reconnaissances, elle n'est pas (ou très partiellement) balisée...